• In French: "Sherlock" vs. "Elementary" : le Sherlock Holmes de la BBC met KO celui de M6

    Le détective résidant au 221B Baker Street n'en finit pas de fasciner la petite lucarne. Tandis que la saison 3 de "Sherlock", avec Benedict Cumberbatch dans le rôle-titre, débute c'est au tour de "Elementary" de faire son entrée. Laquelle de ces deux adaptations est la mieux réussie ?

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    source: http://leplus.nouvelobs.com; publié le 29-12-2013

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    "Face à un "Elementary" dégradant l'image de Sherlock Holmes, nous avons le "Sherlock" british dépeint depuis deux ans par le brillant Steven Moffat, sur la BBC. Si plébisciter une version anglaise d'un personnage anglais peut paraître réactionnaire, c'est en réalité plutôt logique. Le personnage en lui-même, originellement, est une incarnation par essence de l'esprit anglais. Et, en effet, la modernisation orchestrée par la BBC est un chef d’œuvre à la qualité nettement incomparable à "Elementary". Paradoxalement, tout est bien moins clair et fluide que dans la version américaine, mais bien plus réaliste. Dans "Sherlock", si le personnage de Sherlock Holmes est bien un sociopathe, les traits d'humanité, les nuances dans son caractère, sa folie qui parait naturelle car sans excès de jeu, ses relations avec son entourage et particulièrement Watson, traduisent un personnage crédible et relevé. Un traitement original La modernisation s'opère de façon subtile, en suivant fidèlement les histoires originelles de Conan Doyle et leur esprit, mais en adaptant les codes de l'intrigue et de la mise en scène à notre société actuelle (téléphones portables, internet, police scientifique). La gestion des enquêtes dans le Londres de notre siècle se fait avec complexité et recherche, tout ayant été repensé, reconstruit sous la forme d'un puzzle mystérieux que seul Sherlock arrive à reconstituer. Ce, à l'aide de Watson, qui n'est alors pas qu'un faire-valoir, mais un contrepoids, un complément. Ce puzzle, à la frontière entre mystérieux et mystique, bien que parfois assez difficile à suivre nous fascine et nous accroche, nous embarque dans une intrigue policière à part entière dans le monde de la fiction. Les aventures du Sherlock Holmes de Conan Doyle sont honorées mais portées à une toute autre dimension. La modernisation fonctionne en aboutissant à "une œuvre tirée d'une autre œuvre". "Elementary" vs. "Sherlock" : le new-yorkais n’égale pas le british Adapter, ce n'est pas copier, sinon cela n'a aucun intérêt. Sur ce plan, que ce soit "Elementary" ou "Sherlock", le défi est réussi, les deux séries proposent une version clairement nouvelle de Sherlock Holmes. Adapter, c'est aussi respecter l’œuvre originale. Il s'agit de l'honorer, de reprendre tous les rouages qui en font son authenticité, tout en changeant les autres rouages qui eux sont modifiables sans pour autant atteindre son intégrité. "Elementary" s'est approprié un nom en changeant tous ce qu'il lui est rattaché et en fait son caractère, sa singularité. La seule chose qui transparaît, c'est la volonté de faire coller un personnage mythique à des codes américains préétablis, qui n'étaient pas compatibles avec tout ce qu'implique Sherlock Holmes. "Sherlock" n'est pas tombé dans ce piège. S'il y a moins de changements, le résultat parait pourtant bien plus original et osé, avec un Sherlock Holmes joué avec génie par Benedict Cumberbatch. Une véritable modernisation, reprenant fidèlement le personnage et ses intrigues, en les adaptant aux codes actuels. Concrètement, il n'y a pas photo, la version anglaise de Sherlock Holmes est un petit bijou qui mérite bien plus que le coup d’œil face à une nouvelle version américaine qui n'est qu'à peine divertissante et qui, en tout cas, ne mérite pas d'être considérée comme une modernisation réussie du personnage de Conan Doyle."


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